Biographie (click here for english version)

Résumé.

Olivier Greif est né le 3 janvier 1950 à Paris. Son père a étudié le piano en Pologne avant d’émigrer en France et de devenir médecin. Enfant prodige, Olivier découvre le piano à trois ans dans un jardin d’enfants. Entré au CNSM à dix ans, il étudie le piano avec Lucette Descaves et la composition avec Tony Aubin. Il se perfectionne à New York auprès de Luciano Berio. Il compose une première série d’œuvres très personnelles, à l’écart des courants en vogue, de 1961 à 1981. Puis il cesse de composer pendant une dizaine d’années pour se consacrer à une “recherche spirituelle” auprès d’un maître indien établi à New York. À partir de 1991, il écrit une nouvelle série d’œuvres, intenses et sombres. Il évoque des sujets qui ont marqué son enfance: la guerre, le séjour de son père à Auschwitz, la disparition d’une grande partie de sa famille dans les camps. Il met en musique des poèmes de Paul Celan. Gravement malade à deux reprises, il meurt à son domicile le 13 mai 2000.

1950

Naissance à Paris le 3 janvier. Ses parents sont nés   en Pologne. Son père étudie le piano au conservatoire   de Lwów (aujourd’hui L’viv, en Ukraine), puis part   en France, muni d’une lettre de recommandation d’Eduard Steuermann, pour poursuivre ses études auprès d’Alfred Cortot. Il change d’avis et étudie la médecine. D’abord neurologue à la Fondation Curie, il s’installe comme généraliste pendant la guerre au 68, boulevard Saint-Marcel, dans le cinquième   arrondissement. Engagé dans la Résistance, médecin des dirigeants du réseau FTP-MOI, il est déporté à  Auschwitz, où il séjourne de janvier 1944 à janvier 1945.

Olivier commence l’étude du piano à trois ans à l’école active de Saint-Cloud, fondée et dirigée par une pédagogue d’avant-garde, Angéla Médici. À six ou sept ans, il joue assez bien pour que sa professeur, Mme Jamet, le présente à Lucette Descaves, professeur au CNSM. Il devient élève privé de Mme Descaves. Les 140 élèves privés vont chez Mme Descaves, place Saint-Georges, un jeudi après-midi par mois (à raison de trente-cinq élèves chaque jeudi) pour une leçon de dix minutes environ. Olivier continue d’étudier avec Mme Jamet. Une répétitrice, Mlle Fayard, vient tous les jours le faire travailler. Il commence l’étude du solfège avec Yvonne Desportes. Il va au cours Hattemer une fois par semaine pour apprendre à lire, écrire et compter.


1959

Agé de neuf ans, Olivier joue sa première composition,  Nausicaa, au cours d’une audition des élèves privés   de Lucette Descaves. Cette oeuvre est malheureusement perdue.

Entré au CNSM en 1960, il étudie le piano avec Lucette Descaves (et Mme Clavius Marius, son assistante), le solfège avec Marcel Bitsch, la musique   de chambre avec Jean Hubeau, la composition avec Tony Aubin, le déchiffrage avec Geneviève Joy, l’orchestration avec Marius Constant, la direction d’orchestre avec Robert Blot.

Ses parents déménagent au 229, boulevard Saint-Germain, au coin de la rue de Solférino. Son père exerce sa spécialité, la neuro-psychiatrie.


1961

Date de composition de son opus 1, Cinq chansons enfantines,  pour voix et piano, poèmes du compositeur. Œuvre créée   par Jacques Loiseleur des Longchamps et Grigori Abramian le lundi 14 mai 2001   à Paris. On peut écouter (et voir) le chanteur interpréter cette œuvre sur YouTube.


1964

Sonate pour piano n°1. Sonate pour piano n°2,  créée au Conservatoire par l’auteur.


1966

Dernière année dans la classe de Mme Descaves. Il obtient le second prix de piano.

Premier accessit de composition pour une Suite pour quatuor à cordes (quatuor n°1), créée au Conservatoire par le Quatuor de l’ORTF.


1967

Sonate pour violon et piano n°1. Sonate   pour violon et piano n°2, qui lui vaut le premier prix de composition du Conservatoire. Il la joue avec Devy Erlih dans la salle de l’ancien conservatoire, puis salle Gaveau, et avec Jacques Israelievitch au Conservatoire. La sonate est éditée chez Leduc. Il obtient aussi le premier prix de musique de chambre. Il fréquente Nadia Boulanger.

Il séjourne à Londres, chez une amie de sa mère, pour apprendre l’anglais.


1969

Ses parents achètent un appartement boulevard Raspail, au coin de la rue de Varenne.

Il s’installe à New York pour étudier la composition auprès de Luciano Berio, qui enseigne à  Juilliard School. Il rencontre Andy Warhol et Mick Jagger, se lie d’amitié avec Salvador Dali.

Brigitte François-Sappey a consacré un article à cet épidode de la vie d’Olivier: Olivier Greif et Luciano Berio. Un disciple et un maître. Musicologie n°5, Université de Paris-Sorbonne, 2008, p. 39-60.

Sonates pour piano n°5 à 9. Il improvise longuement à Julliard School, en solo et en compagnie de divers instrumentistes et de la comédienne Isabelle Colin-Dufresne (alias Ultra-Violet, amie de Salavdor Dali et Andy Warhol), à l’occasion de la remise de prix de son ami William Powell, clarinettiste. Il existe un enregistrement de cette séance, intitulé “In Paradisum”. La sonate n°9 porte un titre voisin: “Paradisiac Memories”.
William Powell a joué “Ich Ruf zu Dir” en 2006 à Los Angeles. Il a consacré une belle page à Olivier sur son site: http://www.williamepowell.com/greif.html


1970

Il devient l’assistant de Berio à l’Opéra de Santa Fe pour la création d’une oeuvre rassemblant plusieurs opus de Berio et intitulée Opera (pluriel d’opus).

Il s’intéresse aux compositeurs de la côte Ouest, comme Terry Riley et La Monte Young. Il séjourne pendant les vacances d’été à San Francisco chez Gerta Wingerd, née Alper. Cousine par alliance de la famille Greif, elle a grandi à Czernowitz (alors en Roumanie, aujourd’hui en Ukraine). Elle connaissait bien le poète Paul Celan, camarade de classe de son frère.


1971

Il revient à Paris. Il habite chez ses parents, boulevard Raspail.

Il retourne au Conservatoire pour étudier l’accompagnement, l’orchestration, la direction d’orchestre. Il compose de nombreuses petites pièces pour piano, ainsi que vingt études dédiées à Katya Labèque. Les soeurs Labèque étaient ses condisciples au Conservatoire, ainsi que Brigitte Engerer, Georges Pludermacher, Pascal Rogé, etc.


1972

Le triomphe de la tonalité, pour piano.


1973

Wiener Konzert, un cycle de cinq lieder sur des   poèmes de Heine, est créé par Nell Froger et l’auteur lors d’un concert de la Société Nationale de Musique.

Ses parents vendent l’appartement du boulevard Raspail et achètent une gande maison au Vésinet. Avant de les rejoindre, il habite pendant quelques mois rue Servandoni, derrière l’église Saint-Sulpice. Il croise souvent Roland Barthes, qui vit dans le meme immeuble, mais n’ose pas l’aborder. Il se lie d’amitié avec Marc Cholodenko, un jeune poète et écrivain. Il rencontre d’autres jeunes auteurs dans le salon littéraire de Gala Barbizan, présidente du jury Médicis.


1974

La sonate pour piano n°14 “dans le goût   ancien” est créée par Henri Barda lors d’un   concert de la Société Nationale de Musique. On peut voir le pianiste jouer l’œuvre sur YouTube.


1975

Sonate pour piano n°15 “de   guerre”, intialement intitulée “de bataille”, d’après des esquisses de 1965. Olivier déclare avoir pensé à Bruckner, Mahler et aux compositeurs américains de la côte Ouest. Il créera l’œuvre à Carnegie   Hall en 1977 et à l’abbaye de Royaumont en 1978. Marc Cholodenko reproduit la première page du quatrième mouvement (Toccata) en incipit de son roman Les États de Désert, prix Médicis 1976.

Siao Ping Fan, qui était élève dans la classe de Mme Descaves en même temps que lui, lui commande une œuvre pour le festival Ravel de Monfort l’Amaury. Il compose un “Tombeau de Ravel”, pour piano à quatre mains, qu’il   crée avec Henri Barda. “La virtuosité du jeune Olivier est proprement transcendante”, écrit Bernard Gavoty.

Sa mère est opérée d’un cancer du côlon (après avoir subi une première opération en 1956). Une métastase au foie est décelée peu après.


1976

Olivier Greif commence un travail de recherche spirituelle auprès   d’un maître indien établi à New York, Sri Chinmoy.  Son maître lui donnera (en 1978) un nouveau prénom: Haridas, qui   signifie “Serviteur de Dieu”. Pendant vingt ans, Olivier-Haridas composera d’un côté des œuvres “classiques” (avec une interruption de 1983 à 1991), de l’autre des arrangements de textes de Sri Chinmoy sur des mélodies du même à l’intention d’un chœur de disciples, les “Sri Chinmoy Song Waves”. Le copyright de ces œuvres à deux auteurs étant incertain, elles ne figurent pas dans le catalogue présent sur ce site.

Bomben auf Engelland, pour voix, saxophone et piano. Oeuvre   créée par Nell Froger, Ryo Noda et le compositeur lors d’un   concert de la Société Nationale de Musique.

Petite cantate de chambre “The Lord is my Shepherd”,  pour voix de femme et deux pianos. Commande de la Radio Suisse Romande. Créée   à Lausanne par Evelyn Brunner, Henri Barda et l’auteur.

Sonate pour violon et piano n°3 “The Meeting of the Waters”,  créée à Paris par Gaëtane Prouvost et l’auteur.  Seconde exécution en 1993 à Varsovie par Gottfried Schneider et   l’auteur.


1977

Prix Nicolo de l’Académie des Beaux-Arts.

Sonate pour piano n°19 “Trois poèmes de Li T’ai   Po”, créée à Hong Kong par Siao Ping Fan (NB. On écrirait aujourd’hui Fan Xiaopin).

Variations sur la “Galiarda Dolorosa” de Peter Philips,  pour violon et piano, créées par Gaëtane Prouvost et Michel   Dalberto au Festival méditérranéen des jeunes interprètes.

Three poems of Sri Chinmoy, pour voix et piano, oeuvre créée   en 1979 à Paris par Nell Froger et l’auteur. Seconde exécution   à Paris en 1980 par Meredith Parsons et l’auteur.

Na Pari Tomai, pour alto et piano. Commande du CNSM pour le   concours de sortie de classe d’alto.


1978

Veni Creator, pour violoncelle et piano. Oeuvre   créée à Barcelone par Daniel Raclot et l’auteur.  Seconde exécution la même année à Annecy par Frédéric   Lodéon et l’auteur. Il enseigne la composition au Festival de Pâques d’Annecy et, en été, au Festival des Arcs.

Le 20 mai, il joue sa Sonate de Guerre (ainsi que Bach, Mozart, Beethoven et Schumann) à l’Abbaye de Royaumont. C’est le dernier concert auquel assiste sa mère, déjà très malade. Elle meurt trois semaines plus tard.


1979

Sonate de Requiem, pour violoncelle et piano.  Première version créée par Frédéric Lodéon   et l’auteur au théâtre de la Cité Universitaire. L’œuvre est un hommage à sa mère. Selon Olivier, elle décrit “le cheminement de l’âme après la mort”.


1980

De 1975 à 1980, nombreux concerts en tant qu’interprète,  en compagnie de Michel Dalberto, Michel Portal, Régis et Bruno Pasquier, Augustin Dumay,  Frédéric Lodéon. Emissions sur France   Musique, France Culture, la RAI, la radio suisse romande. Oeuvres jouées   à Paris, Lausanne, Madrid, New York, Tokyo.

Le Livre du Pèlerin, pour voix de femme et sept instruments,  sur le poème “The Tyger” de William Blake et des extraits des Psaumes. Œuvre créée   par Nell Froger, Raphaël Oleg, le Quintette Nielsen et l’auteur lors   d’un concert de la Société Nationale de Musique. The Tyger est aussi la première mélodie des Chants de l’Âme (avec un accompagnement de piano).


1981

Nô, opéra de chambre, sur un livret   de Marc Cholodenko et Olivier Greif. Commande de l’Opéra de Paris. Créé  au Centre Pompidou, en collaboration avec l’IRCAM et le Festival d’Automne,  par Georges Pludermacher (piano), Sylvio Gualda (percussions) et des chanteurs   et musiciens de l’Opéra de Paris. La musique est au niveau habituel, tendu et émouvant, des compositions d’Olivier, mais le livret est très confus. Il n’a pas beaucoup de rapports avec un Nô japonais, même si quatre lignes d’un véritable Nô sont citées en conclusion. Olivier Messiaen, qui connaît et apprécie Olivier Greif, et Pierre Boulez, qui ne le connaît peut-être pas, sont dans la salle. Ils ne paraissent pas convaincus. Les critiques se montrent sévères. Olivier, déçu, cesse de composer – en dehors des arrangements des mélodies de Sri Chinmoy pour les chœurs de disciples, et de petites pièces pour piano sur le nom de ses amis. Alors que Leduc comptait publier Nô, Olivier ne rend pas les épreuves qu’il devait corriger.


1983

De 1983 à 1986, Olivier Greif est co-directeur artistique   de l’Académie-Festival des Arcs, où il enseignait chaque été depuis une dizaine d’années.

Oi Akashe, pour violoncelle et piano. Commande du Conservatoire   de Paris pour le concours de sortie de la classe de violoncelle.

Premaloker, pour double choeur mixte, douze voix d’hommes   et ensemble instrumental, sur un poème de Sri Chinmoy. Commande de l’État et du “Compositeur   dans la ville”. Oeuvre créée à Paris par un ensemble   vocal et instrumental placé sous la direction de Jean-Louis Petit.

Olivier, ou plutôt Haridas, est un peu le représentant de Sri Chinmoy en France. il donne des conférences sur la méditation et gère une librairie, au 40 bd Saint-Germain, où l’on peut acheter les nombreux dessins et livres de Sri Chinmoy, des livres religieux et mystiques, des coussins de méditation, de l’encens, etc. Son père ayant vendu la maison du Vésinet pour revenir habiter à Paris (rue de Varenne), Olivier habite avenue de Versailles, rue Aubriot dans le Marais, rue Saint-Maur.


1991

De 1980 à 1990, nombreux concerts en Europe en compagnie   du violoncelliste Christoph Henkel. En 1991 et 92, concerts dans le cadre de   la Biennale de Musique française de Lyon avec le compositeur et pianiste   Jean-François Zygel.

Retour à la composition avec un cycle de lieder sur des poèmes de Hölderlin.


1992

Enregistrement chez Valois-Auvidis du quatuor avec piano “Hasards”  de Florent Schmitt en compagnie de Régis et Bruno Pasquier et de Roland Pidoux. Grand prix de la Nouvelle Académie du Disque.


1993

Sonate n°19 “Trois pièces sérieuses”, créée à Fribourg-en-Brisgau par Olivier, jouée peu après sur France Musique. Sonate pour piano n°20 “Le Rêve du Monde”,  créée à Varsovie par Olivier.

Sonate de Requiem, version définitive, créée et enregistrée au festival de Kuhmo, en Finlande, par Christoph Henkel et le compositeur (Disques Agon).

Lettres de Westerbork, pour voix de femme et deux violons,  sur des textes d’Etty Hillesum et des extraits des psaumes. Commande de   Radio-France, créée par Doris Lamprecht à la Maison de   Radio-France à Paris. Etty Hillesum était une jeune juive hollandaise qui décrit dans ses lettres un camp de transit, équivalent hollandais de Drancy. Elle est morte à Auschwitz avec toute sa famille.

Am Grabe Franz Liszts, pour piano. Création en direct   par l’auteur sur France-Musique au cours d’une émission “Des   mots et des notes” consacrée à Liszt.


1994

Deux mélodies sur des poèmes de Paul Bowles,  créées au théâtre du Rond-Point par Jo-Ann Pickens,  Howard Haskin et l’auteur, en présence de Paul Bowles.

The Tailor of Gloucester, pour cor anglais, cor, violon, harpe,  célesta et synthétiseur. Commande de la ville de Gloucester pour   l’inauguration d’une horloge municipale.

Sonate pour piano n°21 “Codex Domini”.

Terrassé par une occlusion intestinale, Olivier est emmené en urgence à l’hôpital Saint-Louis, proche de son domicile rue Saint-Maur. On l’opère d’un cancer du côlon. Sa grand-mère et à sa mère avaient été opérées de la même manière vers quarante ans.


1995

Hymnes Spéculatifs, pour voix, clarinette,  cor, violoncelle et piano, sur des extraits des Védas traduits en anglais   par Sri Aurobindo. Oeuvre créée à l’Auditorium des   Halles par Hanna Schaer et l’ensemble Musique Oblique. Commande de Musique   Nouvelle en Liberté.

Sonate pour deux violoncelles “The Battle of Agincourt”,  créée aux rencontres musicales de La Prée par Anne Savouret   et Valentin Scharff.


1996

Chants de l’âme, pour voix et piano,  sur des poèmes de William Blake, John Donne, George Herbert, Thomas Carew,  Henry Vaughn et Henry King. Oeuvre créée à la salle Gaveau   par Jennifer Smith et le compositeur. Seconde exécution par les mêmes   interprètes lors des Rencontres Musicales de La Prée en 1996.

Quintette “A Tale of the World”, créé au festival   de Kuhmo par Jean-François Heisser et le Quatuor Sibelius. Cette création a été reportée de deux ans en raison de la maladie d’Olivier.

Quatuor n°2, avec voix, sur trois sonnets de Shakespeare, créé  en 1998 au Printemps musical du Prieuré de Saint-Cosme par Elsa Vacquin   et le Quatuor Danel.

Les trottoirs de Paris, pour soprano, ténor et piano,  sur un texte d’Yves Petit de Voize. Oeuvre créée au Conservatoire   d’art dramatique par Catherine Dubosc, Jean-Paul Fouchécourt et   l’auteur.

Olivier Greif reçoit le prix Chartier de l’Académie des   Beaux-Arts. France-Musique lui consacre une semaine dans le cadre de l’émission   “Musique Pluriel” de David Herschel.

Il est de nouveau opéré en urgence à l’hôpital Saint-Louis pour une pancréatite aiguë. Il se rétablit lentement et reste fragile. Il quitte la rue Saint-Maur et s’installe rue de Seine, dans un petit appartement sur cour appartenant à son père.


1997

Symphonie n°1, pour voix et orchestre, sur   des poèmes de Paul Celan, créée à la salle Gaveau   le 1er février 1998 par Jacques Loiseleur des Longchamps et l’Orchestre   de La Prée sous la direction de Jérémie Rhorer.
La cousine par alliance d’Olivier, Gerta Wingerd, qu’il a connue à San Francisco en 1970, habite maintenant une partie de l’année à Paris. C’est elle qui l’a encouragé à lire les poèmes de son ami d’enfance Paul Celan.

The book of Irish Saints, pour voix et piano. Créé  le 11 avril 1998 au festival de Pâques de Deauville par Stefan Genz et   l’auteur.

RCF (Radio Chrétiennes de France) consacre cinq émissions d’une   demi-heure à Olivier Greif.

L’association Pour que l’Esprit Vive l’invite à devenir artiste en résidence à l’abbaye de La Prée, dans le Berry. Il confie la librairie du boulevard Saint-Germain, dont il possède le bail, à un autre disciple de Sri Chinmoy. Il consacre plus de temps à la composition de sa musique et moins de temps à l’enseignement de la méditation, mais il continue d’arranger des chansons de Sri Chinmoy pour le chœur des disciples.


1998

Office des Naufragés, pour soprano, quatuor,  clarinette et piano. Oeuvre créée au Schauspielhaus de Berlin   par le Quatuor Vogler, avec le clarinettiste Eduard Brunner. Création   française à La Prée le 3 juin 2000 par le Quatuor Danel,  avec Françoise Kubler, Armand Angster et Michèle Renoul. Olivier avait l’intention de choisir seulement des poèmes écrits par des femmes. Bouleversé par la découverte de Paul Celan, il a ajouté des poèmes de celui-ci. La musique d’Olivier est souvent sombre (les poèmes de Paul Celan aussi), mais il était très drôle dans la vie. Sa fantaisie, bien présente dans ses œuvres de jeunesse, revient ici et là dans ses derniers opus. On trouve ainsi un chant de supporters de football et une comptine enfantine dans L’Office des Naufragés, une java dans le Trio, etc.

Trio pour piano, violon et violoncelle, créé par Jérôme   Ducros, Renaud Capuçon et Henri Demarquette en l’église de   Verquin à l’occasion des Rencontres Musicales en Artois. Seconde   exécution aux rencontres de La Prée par Bruno Rigutto, Renaud   Capuçon et Dominique de Williencourt.

Quatuor n°3 avec voix “Todesfuge”, créé à Strasbourg par Stephan Genz et le Quatuor Sine Nomine. “Todesfuge” est le titre d’un poème magnifique de Paul Celan, qui évoque les camps d’extermination. Olivier n’arrive pas à le mettre en musique et lui substitue un poème de Dylan Thomas, hommage au père du poète. Le père d’Olivier, âgé de 93 ans, est opéré, hospitalisé, etc.

Quadruple concerto “La Danse des Morts”, pour piano, violon,  alto, violoncelle et orchestre, créé au festival de Cordes par   l’Orchestre du Festival, dirigé par Jérémie Rhorer,  avec Jérôme Ducros, Nicolas Dautricourt, Florent Brémond,  Christophe Morin.

Sonate pour piano n°22 “Les plaisirs de Chérence”,  créée par l’auteur aux Rencontres de La Prée.

Vers cette époque, Olivier s’éloigne de Sri Chinmoy et reprend son prénom.


1999

Concerto pour violoncelle “Durch Adams Fall”,  créé à Notre-Dame de Paris par Henri Demarquette et les   Musiciens de La Prée dirigés par Jérémie Rhorer.  Seconde exécution le 26 novembre 2000 Salle Pleyel par Henri Demarquette   et la Philharmonie de Chambre dirigée par Marc Minkowski.

Portraits et apparitions, pour piano. Création en mai, à l’espace Kiron, par Olivier. Il s’agit du dernier concert auquel assiste son père. Seconde exécution en mars 2000 à  La Prée.

Trois chansons apocryphes, créées par Marie Devellereau   et le compositeur aux Rencontres musicales de La Prée. Une exécution   par Marie Devellereau et Alexandre Tharaud le 3 juin à l’Auditorium   du Louvre a été filmée par la chaîne Muzzik et enregistrée   par France Musique.

Il compose un Requiem pour double chœur a cappella, commandé par l’Association Vocal Plus pour l’Académie Internationale de chant Choral en Vallée du Thouet. L’œuvre sera créée après sa mort.

Le père d’Olivier meurt en novembre 1999.


2000

Ich ruf zu dir, sextuor pour piano, clarinette et quatour   à cordes. Commande du festival Présences de Radio-France, créée   par Alice Ader et son ensemble le 13 février 2000 à la Maison   de Radio-France. Cette œuvre est un hommage à son père. Olivier cite deux morceaux que son père jouait souvent: le huitième prélude du premier livre du Clavier bien tempéré et le largo de la septième sonate de Beethoven.

Quatuor n°4 “Ulysses”, créé le 23 avril 2000 à La Prée par le Quatuor Syntonia.

Three settings of Musset, pour voix et piano, sur un poème   d’Alfred de Musset. Création partielle à la Bibliothèque   Nationale le 9 mai 2000 par Françoise Destembert (chant) et Jean-Louis   Haguenauer. Création le 31 mai à La Prée par Françoise   Destembert et Isabelle Aubert. Commande de la Bibliothèque Nationale   de France.

Olivier Greif est mort brusquement le 13 mai 2000 à son domicile, 35   rue de Seine. L’autopsie n’a pas permis de déterminer la   cause de sa mort. Il est enterré au cimetière de Montparnasse.